Le Centre Bahreïni pour les droits de l’homme (BCHR), le Centre européen pour la démocratie et les droits de l’homme (ECDHR), l’Institut du Bahreïn pour les droits de l’homme et la démocratie (BIRD), l’Organisation pour la Justice et les droits de l’Homme (JHRO), les Américains pour la démocratie et les droits de l’homme au Bahreïn (ADHRB) font appel à une investigation immédiate et impartiale du décès de Ali Abdulghani, mort de blessures subies durant sa détention par les forces de sécurité Bahreïnies.
Ali, qui avait été condamné à 5 ans d’emprisonnement, jugé coupable d’accusations en relation à sa participation à des manifestations, s’est éteint le 4 Avril à l’hôpital des Forces de défense. Selon des témoins, les forces de sécurité l’ont frappé, deux fois, avec leur voiture, en essayant de l’arrêter. Un témoin qui a parlé au BCHR, déclara que le 31 mars 2016, à environ 11h, la police anti-émeutes a fait le raid de la maison de la tante de la victime à Shahrakan où ce dernier se trouvait. Lorsque les officiers étaient sur le point d’arrêter Ali, il s’enfuit et une voiture dirigée par des agents du gouvernement lui est rentrée dedans. Alors qu’il continuait d’essayer de s’enfuir, la voiture lui rentra dedans une deuxième fois lorsqu’il tomba. Il réussit à se relever et se réfugia dans une autre propriété, à 200 mètres de la maison de sa tante.
Quelques instants plus tard, la victime avait été remarquée et photographiée par des témoins, à terre et ensanglantée dû à une grave blessure à la tête. Les images présentées par les ONG montrent que la victime était gravement blessée, baignant dans son propre sang et entourée de la police. Ali fut alors transféré par les autorités à l’hôpital des Forces de défense pendant que la police évacuait la zone où la victime fut blessée. Lorsque la mère de la victime arriva sur la scène de crime, la police l’embarqua à la station de police de Hamad Town, où ils l’ont gardé brièvement avant de la laisser partir.
Une vidéo vue par les ONG semble montrer les membres de la sécurité enterrer le sang de Ali dans le sable. Après que la famille de Ali fit appel à une investigation officielle, la police les informa que Ali se trouvait à l’hôpital des forces de défense. Les détails sur comment il fut blessé ne furent pas mentionnés clairement. La famille d’Ali avait informé les ONG que lorsqu’ils le visitèrent, il était dans un coma, souffrant de saignements internes graves et une blessure à la tête. Il avait aussi des bleus sous les yeux. C’est le 4 Avril, alors que la famille d’Ali était en route pour lui rendre visite, qu’ils furent informé qu’Ali avait succombé à ses blessures et s’était éteint. Les autorités n’avaient pas informé la famille d’Ali lorsqu’il mourra.
Le ministère de l’intérieur n’a toujours pas fait de commentaires sur cet épisode. Le décès d’Ali pris place durant la course du Formule 1 de 2016. Alors que les autorités menacent d’une augmentation de la sécurité dans le pays, Ali est le deuxième à perdre la vie. Après Salah Abbas, le père de famille de 5 enfants, qui a été tué durant la course de 2012 par la police, torturé et tiré dessus. Le cadavre avait été retrouvé sur le toit d’un bâtiment. Malgré les promesses des autorités de lancer une investigation, personne ne fut tenu responsable de la mort de Salah Abbas. Selon des chiffres collectés par le BCHR, les autorités ont au moins tué 97 personnes depuis 2011. En 2011, la commission d’enquête indépendante du Bahreïn (BICI), déclara qu’elle avait trouvé que les autorités avaient utilisé la force excessive pour la suppression des manifestations et que la torture était systématique. Cinq ans après, les autorités au Bahreïn ont échoué à mettre en place la majorité des recommandations de la BICI, entre autres, celles dont l’objectif était d’augmenter la mise en responsabilité des personnes ayant commis de graves abus tels des actes de torture et d’exécutions extrajudiciaires. Les institutions établies par le gouvernement sous l’observation internationale ont échoué à correctement enquêter même un seul cas de torture en relations avec les troubles au Bahreïn, continuant à adhérer á une culture d’impunité.
Si les propos précédents se révèlent vrais, la force excessive et disproportionnée utilisée par les autorités au Bahreïn, aurait encore causé la mort d’un adolescent, constituant une exécution extrajudiciaire. Etant membre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), le Bahreïn est sous l’obligation de protéger le droit à la vie. La force ne devrait que être utilisée lorsqu’elle est strictement inévitable et devrait être utilisée proportionnellement et avec restreinte. Le gouvernement du Bahreïn doit lancer une enquête immédiate de la mort d’Ali Abulghani et tenir responsables toutes les personnes qui y sont impliquées.